Pas grand monde, pour ne pas dire personne, n'avait vu venir la nomination de Christianos Chougaz il y a deux semaines du côté de l'Union. Et pourtant, le Grec de 51 ans est bel est bien le nouvel entraîneur de l'Union, succédant ainsi à Laure Savasta. Un mariage pour le moins iconoclaste, aussi bien pour le club que pour le technicien. «J'ai toujours eu la volonté de venir travailler en France un jour, explique l'intéressé. J'adore non seulement le pays mais aussi la manière dont on joue au basket ici.» Il fallait juste attendre l'ouverture dans l'Hexagone. Il y a deux ans, l'Athénien avait discuté avec l'Élan béarnais, sans que cela n'aboutisse sur du concret. Finalement, c'est chez le voisin pyrénéen, bien plus modeste, qu'il débarque vingt-quatre mois plus tard.
Une famille francophone
Ainsi, «Chris» Chougaz peut se replonger dans le bain d'une langue qu'il a pratiquée toute sa jeunesse. Issu d'une famille de la diaspora grecque en Égypte, le nouvel homme fort de l'Union, né à Alexandrie, est passé plusieurs années par l'école franco-hellénique d'Athènes, où il a grandi. «Le français, c'est la deuxième langue de mes parents après le grec», explique-t-il. Si cette première rencontre s'est faite en anglais, Christian Chougaz le promet : dans quelques semaines, il ne s'exprimera que dans la langue de Molière. «En fait, je comprends tout et j'essaie de communiquer en français avec le groupe. Mais il me faut un peu de temps pour que cela revienne.»
Malgré cette barrière (provisoire) de la langue, l'ancien joueur professionnel entend bien transmettre certaines valeurs à un groupe qui a besoin de repères après un début de saison calamiteux avec seulement deux victoires au compteur en treize rencontres. Le message est clair : avec lui, il va falloir resserrer les boulons d'une défense beaucoup trop en mode «open bar» qui présente le pire bilan de la poule A. «La dureté défensive, c'est primordial pour bien figurer, exposait-il, jeudi dernier, en guise de préambule à sa démonstration. Les joueurs de cette équipe sont capables de bien attaquer, ça veut donc dire qu'ils ont de bonnes jambes et qu'ils peuvent s'en servir pour défendre. Il faut juste que le concept rentre dans les têtes.»
Un premier succès à l'extérieur
Apparemment, les consignes ont été bien assimilées. Pour preuve, cette victoire des U'Boys décrochée samedi soir à Lorient (56-59) pour le deuxième match de Christian Chougaz sur le banc (défaite à Caen 84-72 lors du premier). Un succès en forme de petit événement puisque pour la première fois de la saison, l'Union a encaissé moins de 60 points. «Le plus important, c'est de construire une philosophie de jeu semaine après semaine, basée sur la motivation, la foi. Tout se fait grâce au mental, et rien n'est impossible. Sans motivation et proximité avec toutes les personnes du club, je ne peux pas travailler.»
Un discours strict, rigoureux, posant les bases d'une mission sauvetage qui ne sera réussie que si l'Union décroche son maintien en fin de saison.
Une famille de basketteurs
Ancien joueur professionnel – il était ailier – Christianos Chougaz a effectué la plupart de sa carrière en première division grecque, notamment à Panionios, son club de cœur qu'il a également entraîné.
En France, le technicien officie dans un septième pays après la Grèce, Chypre, le Mexique, l'Allemagne, la République tchèque et l'Autriche, où il a notamment réalisé le doublé coupe-championnat en 2016 avec Oberwart, qu'il a mené au second tour de l'Eurocoupe l'année suivante.
Côté vie privée, Christianos Chougaz est marié avec une ancienne internationale grecque avec qui il a eu deux enfants, des jumeaux. Ces derniers, âgés de 19 ans, étudient aux États-Unis et évoluent en NCAA, le championnat de référence universitaire, soit l'antichambre de la NBA, au sein de l'équipe de North Western State, en Louisiane.
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